Se saisir de la RSE est une formidable opportunité de sortir d’un dialogue social institutionnel conflictuel ou revendicatif pour challenger les Directions sur leurs engagements en matière de développement durable.
Issu d’une collaboration inédite de 2 ans, l’UGICT, syndicat des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT, et le collectif de jeunes étudiants engagés Pour un réveil écologique ont présenté cette semaine un outil pour permettre, en entreprise, aux CSE d’évaluer les engagements RSE de leur Direction Générale.
Le CSE : instance du dialogue social
Instance représentative du personnel, le Comité Social et Economique, surtout visible pour ses activités sociales et culturelles, est l’organe du dialogue social puisqu’il est consulté, pour porter l’avis des salariés dont il défend les intérêts, sur toutes les décisions impactant l’entreprise : orientations stratégiques, situation économique et financière, politique sociale.
Depuis la loi Climat et Résilience d’août 2021, le CSE a un regard sur les conséquences environnementales de l’activité de l’entreprise grâce à la BDESE, base de données économiques, sociales et maintenant environnementales, tenue par l’employeur.
La RSE : un sujet peu investiguée par le dialogue social institutionnel
Dans la pratique, ces élus du personnel pour 4 ans maximum, bien que le législateur leur prévoie une formation et qu’ils peuvent compter sur le soutien de leurs syndicats et/ou solliciter les compétences de cabinets spécialisés, ne sont pas toujours aguerris au décryptage des informations transmises, à fortiori, dans un domaine encore peu investi par les entreprises, celui de la RSE.
Ce « radar travail et environnement », que la CGT destine d’abord à ses syndiqués, vise à outiller ses élus au CSE afin de challenger leur direction dans ses engagements RSE, à travers deux axes :
- Un état des lieux des engagements RSE de l’entreprise pour, in fine, analyser les impacts de la transition écologique sur les emplois et
- Une diffusion aux salariés pour recueillir leur perception de la politique RSE.
La RSE : une opportunité d’embarquer les salariés dans la transformation durable
Dialogue avec les parties prenantes
Très expérimentée en matière de relations sociales, je me suis souvent demandée quelles étaient les perspectives des syndicats dans un monde du travail de plus en plus « désintermédiairisé ». D’ailleurs, un des fondements d’une démarche RSE structurée n’est-il pas d’instaurer un dialogue direct avec les parties prenantes pour recueillir et accueillir leurs attentes ?
Cette initiative, certes sur fond de militantisme, démontre que nos corps intermédiaires, bien que malmenés, savent se réinventer.
Gros donneurs d’ordre, investisseurs, et maintenant, salariés s’organisent de mieux en mieux pour questionner, de manière méthodique (à travers une note EcoVadis, des critères ESG ou ce radar) les engagements RSE de l’entreprise, qui doit désormais, pour continuer de performer, les structurer dans une démarche rigoureuse s’appuyant, je pense le mieux, sur la norme dédiée l’ISO26000. C’est ainsi que j’ai conçu mon accompagnement, anticipant les exigences de plus en plus fortes des parties prenantes.