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RSE : les entreprises françaises championnes d’une compétition mondiale en devenir

janvier 15, 2022
Les entreprises françaises confortent leur 3ème place sur le podium des pays les plus engagés dans la RSE mais cette compétition mondiale ne fait que commencer. La France préside l’Union Européenne pour les 6 prochains mois et je lis partout dans la presse spécialisée que les entreprises françaises sont les meilleures en termes de RSE.

Les entreprises françaises confortent leur 3ème place sur le podium des pays les plus engagés dans la RSE mais cette compétition mondiale ne fait que commencer.
La France préside l’Union Européenne pour les 6 prochains mois et je lis partout dans la presse spécialisée que les entreprises françaises sont les meilleures en termes de RSE.
Ces écrits relayent les résultats de la 4ème édition de l’étude parue en décembre 2021 « Performances RSE des entreprises françaises et européennes – comparatif OCDE et BRICS » d’Ecovadis en association avec le Médiateur des entreprises, réalisée de 2015 à 2020 auprès de 50 000 entreprises dans le monde.

Le score global des quelques 6 000 entreprises françaises évaluées serait supérieur aux moyennes de l’UE et de l’OCDE. Il conforte aussi les ambitions politiques de l’UE et de notre Président : faire de la RSE le nouveau leadership européen et de la France son fer de lance.

La fonction achats, parent pauvre de la RSE

Mais les pratiques ancrées depuis des décennies freinent la transformation des activités et des métiers de nos entreprises pour s’inscrire dans la durabilité.
Ainsi, l’étude met un premier bémol à ce résultat : en termes d’achats responsables, le monde entier est en retard. Rien d’étonnant : la fonction achat caractérise encore cette mondialisation si délétère à notre environnement et aux droits humains.  Acheter loin et/ou à bas prix, quelles que soient les conditions de production ou d’extraction : tel était le crédo pour servir la rentabilité.
Or, aujourd’hui les entreprises françaises qui se sont engagées dans une démarche de responsabilité sociétale se heurtent à un manque d’offre immédiate pour réaliser leurs achats. La relocalisation, la réindustrialisation ou les solutions durables ne sont pas encore au rendez-vous.
Un de mes clients organisateurs d’événements me faisait remarquer que les lieux de réception éco-responsables à Paris se comptaient sur le doigt d’une main… quand qu’il se tient des milliers de rencontres par an !

La règlementation, principal moteur de la RSE

L’étude soulèvent également d’autres réserves sur le bon score de la France : en matière de préservation de l’environnement, les entreprises françaises ont encore une grande marge de progrès, alors qu’elles sont en avance sur d’autres questions centrales de la RSE liées aux Droits de l’Homme, aux relations et conditions de travail ou à la loyauté des pratiques.

Je ne peux m’empêcher de mettre ces résultats en relation avec notre Code du travail protecteur ou l’entrée en vigueur, il y a 5 ans, de la Loi Sapin II relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique.

La règlementation inciterait-elle les entreprises à s’inscrire dans un développement durable ?
Là encore, l’étude d’Ecovadis corrobore cette hypothèse :  le score remarquable de la France est tiré par les grandes entreprises soumises à l’obligation de produire un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre et un rapport extra-financier (depuis la Loi Grenelle II en 2010) et plus récemment, soumises au devoir de vigilance pour les sociétés mères et donneuses d’ordre depuis 2017.

Je pense que les incitations règlementaires vont être de plus en plus nombreuses pour servir cette ambition de souveraineté : il s’agirait d’entraîner tout notre tissu économique dans le domaine de la RSE pour en faire un axe de différenciation mondiale. Pierre PELOUZET, médiateur des entreprises, le commente ainsi : « Acheter auprès d’une entreprise française, c’est acheter un niveau de RSE de classe mondiale, c’est acheter responsable ».
La directive européenne attendue cette année et ses déclinaisons, plus exigeantes à ne pas douter, en droit français iront dans ce sens. L’accompagnement des entreprises familiales, ETI, PME ou TPE devient de plus en plus pertinent, d’autant que nombre d’entre elles ignorent en quoi consiste la RSE et les transformations qu’elle induit.
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